
Trop de fausses notes pour Nantes face à la Chorale de Roanne
Face à la Chorale de Roanne, leader invaincu de Pro B, Nantes Basket s’est battu jusqu’au bout, a arraché une prolongation au terme d’un joli come back mais s’est finalement incliné sur le score de 82 à 87. Les 33 points de Jamar Diggs n’auront pas suffi et la sortie prématurée sur blessure de Laurence Ekperigin aura pesé lourd dans le sort de cette rencontre.
Comme à son habitude depuis plusieurs semaines, le Nantes Basket démarrait difficilement en encaissant un 4-0 et en multipliant les pertes de balle. Les Nantais peinaient à trouver la solution face à une défense roannaise bien en place et c’est finalement Jamar Diggs qui trouvait la solution. En scorant 9 points dans le 1er quart-temps, le meneur américain du Nantes Basket relançait les siens et leur permettait de compter 6 points d’avance après 10 minutes de jeu (16-10).
Seul hic pour coach Neno Asceric, la sortie sur blessure de Laurence Ekperigin après 6 minutes de jeu, touché au genou dans une collision avec Clément Cavallo. Sous l’impulsion de leur ailier Jason Williams, les Roannais infligeaient alors un 11-0 à Nantes dans le 2ème quart-temps et reprenaient ainsi l’avantage au tableau d’affichage (18-21). Mais, une nouvelle fois, Nantes Basket pouvait s’appuyer sur un Jamar Diggs en feu qui inscrivait 11 points consécutifs pour sa formation en enchaînant les paniers primés. A la pause, Nantes Basket comptait ainsi un solide avantage de 9 longueurs (39-30).
Sur une réussite à 3 pts de Carl Ona Embo, l’écart montait jusqu’à +12 (45-33) en faveur des Nantais dans le 3ème quart-temps. La Chorale de Roanne réagissait alors avec un 9-0 qui les rapprochait à une petite longueur des Nantais (47-41) qui retombaient dans leurs travers avec de nombreuses pertes de balle. Et les joueurs de Laurent Pluvy parvenaient même à reprendre l’avantage (51-52) avant les 10 dernières minutes sur 2 lancers-francs de Jason Williams.
Les Roannais poursuivaient sur leur lancée à l’entame de la dernière période avec un 5-0. Le jeu collectif nantais se délitait et seuls des lancers-francs leur offraient l’occasion d’alimenter la marque. La victoire semblait filer vers les mains roannaises qui comptaient jusqu’à 10 points d’avance (55-65) à moins de 4 minutes du buzzer final. Mais c’était pourtant le moment choisi par les Nantais pour initier un incroyable come back. Sous l’impulsion de son leader Jamar Diggs et de son capitaine Chris McKnight, avec une défense agressive, Nantes Basket parvenait à repasser devant à moins de 2 minutes du terme de la rencontre.
Sur une réussite intérieure de McKnight, Nantes comptait 3 points d’avance (72-69) à 11 secondes mais, sur la dernière possession roannaise, Robert Nyakundi trouvait la cible à longue distance pour égaliser à 72 partout. Prolongation à Mangin ! 5 minutes additionnelles où les équipes se rendent coup pour coup jusqu’à l’ultime minute. Avec un pécule de 4 points (77-81), Roanne avait néanmoins l’avantage dans la dernière minute. Si Zoran Vrkic ramenait Nantes à un petit point (82-83), Jason Williams, impeccable ce soir, ne tremblait pas sur la ligne des lancers-francs pour offrir la victoire à Roanne sur le score final de 82 à 87.
Déception pour le Nantes Basket qui s’incline pour la première fois de la saison à Mangin Beaulieu et qui essaiera d’effacer cette défaite avec la réception d’Orléans dès mardi pour la demi-finale aller de Leaders Cup. Les hommes se déplaceront ensuite à Blois en Pro B le samedi 18 novembre.
Les réactions en conférence de presse :
Neno ASCERIC (coach de Nantes) :
« C’est mieux que je ne parle pas trop ce soir. Car je ne veux pas dire quelque chose que je n’aime pas. Je m’excuse d’abord auprès des supporters pour cette stupide défaite. Je prends la responsabilité de cette défaite sur mes épaules. Quand tu perds un match comme ça, c’est la faute de l’entraîneur. Je vais quand même dire une chose : je ne suis pas venu ici à Nantes pour perdre mes nerfs sans raison. Les joueurs ont la chance de jouer en France, sécurité sociale etc… Le salaire tombe tous les mois même si tu n’es pas concentré. Tu rentres chez toi après le match, tu retrouves ta copine. Les jours passent comme cela… mais avec moi ce n’est pas pareil. Ceux qui n’arrivent pas à comprendre cela vont avoir de gros problèmes. Et malheureusement ce soir, j’en avais plusieurs. On est encore au début de la saison. On a donné de gros cadeaux ce soir. Dans ma carrière de joueur et d’entraîneur, je n’ai jamais connu une situation comme cela en perdant 2 fois en 1 mois de cette façon. Mais c’est mieux que je m’arrête là pour régler les problèmes avec certains de mes joueurs. On a perdu Laurence ce soir qui lui a de l’énergie, des couilles, excusez-moi pour l’expression. Et, ce soir, on n’a pas vu tout ça. Encore 21 ballons perdus ce soir et, malgré tout, on avait le match dans la poche. »
Chris McKNIGHT (intérieur de Nantes) :
« Nous n’avons pas perdu le match en prolongation mais durant les 40 minutes. Nous avons manqué de concentration. Nous aurions dû faire faute en fin de match et cela aurait été une autre histoire. Dans ce championnat, c’est très dur, tout le monde peut battre tout le monde. Nous nous sommes concentrés pour mieux démarrer cette rencontre. Mais nous devons apprendre à rester concentrés durant toute la rencontre. Si nous jouons de manière plus intelligente, nous ne pourrons pas être distancés de 10 longueurs. Chacun doit prendre ses responsabilités et doit apprendre ce qu’il doit mieux faire. »
Laurent PLUVY (coach de Roanne) :
« Cela a été un vrai combat ce soir. On savait que Nantes voulait débuter le match correctement. Après 5 minutes où on pratique un bon basket même si on perd des balles, on lâche trop de rebonds sur la 1ère mi-temps. On leur donne trop de tirs ouverts. On est à -9 à la mi-temps et on s’en sort bien. En 2ème mi-temps, on fait 20 minutes très intéressantes où l’on retrouve notre basket. Après la technique de Neno, tout bascule très vite et on devient très fébrile. On arrache une prolongation miraculeuse avec un Robert qui se retrouve tout seul à 3 points. En prolongation, on a été solide. C’est une victoire très importante. La sortie d’Ekperigin nous a perturbé aussi car ils ont joué petit d’où peut-être leur adresse. Mais on paye lourd cette prolongation avec la blessure de Mathis Keita. On s’est réajusté à la mi-temps et, derrière, l’expérience des joueurs et le vécu de ce début de saison nous ont donné de la confiance pour revenir dans le match. La fin de match nous fait peur cependant. Jason Williams est notre taulier et ils nous a porté. Sur la zone press, c’est lui qui remonte la balle car on sait qu’il ne va pas s’affoler. »
Alexis TANGHE (intérieur de Roanne) :
« On savait que ça allait être très dur ici. Il ne fallait pas venir la fleur au fusil. On a fait un très bon match défensif même si on prend trop de points en 1ère mi-temps. Sur la fin de match, on s’est peut-être vu avec le match dans la poche. Ils ont monté l’intensité ce qui nous a fait perdre les pédales. On s’en sort très bien, à nous de progresser là-dessus. C’était vraiment un gros match. On a su répondre présent et être dans l’intensité dès le début de rencontre. »
@Créditphoto : Gregory Leroy Photographie